Matt Holubowski, originaire de Hudson, Québec, Canada, a parcouru un long chemin depuis la parution de manière indépendante de son album Ogen, Old Man en 2014.
En 2012, il complète un baccalauréat en Science politique, avec la vague intention de faire une majeure en littérature et de devenir professeur d’anglais. Pour le plus clair de sa vie, il n’avait aucune idée de ce qu’il souhaitait faire comme carrière. À l’aide de son salaire de serveur, il prend la décision de faire une pause de ses études pour plutôt voyager. Il fait le tour de l’Europe, suivi d’un séjour de deux mois en Ouganda (d’où il puisa le nom Ogen), puis de cinq mois supplémentaires en Asie du Sud.
Il traine une guitare, écrivant des chansons au passage. C’est seulement au moment où l’argent commence à manquer, à l’aube de signer un contrat d’enseignement de deux ans à Taïwan et de faire une dépression nerveuse, qu’il se convainc de cesser d’errer à l’international et de retourner à la maison pour écrire et enregistrer un album. Trois semaines plus tard, il est de retour à Montréal, et rencontre du même coup Connor Seidel dans un bar louche où les deux s’adonnaient à jouer. Connor invite Matt à son studio, dans le sous-sol de ses parents à Baie D’Urfé, et à partir de là, tout a changé. C’est ici que l’histoire débute véritablement. Au cours des six années suivantes, le duo enregistre trois albums ensemble.
À cette époque, Matt ne connait rien à la composition, à l’industrie de la musique, à l’enregistrement, à la tournée, et il n’a aucune idée par où commencer. Il est poussé par un désir intense et abstrait de se bâtir une vie palpitante qui sort de l’ordinaire.
Une série d’événements et d’opportunités extraordinaires permet à Matt de développer un bassin de fans considérable et une notoriété dans sa province natale, ce qui lui donne la chance de signer un contrat avec la maison de disque montréalaise Audiogram. Solitudes, premier album sorti sous la bannière, génère 45 000 copies vendues, recueille plus de 17 millions d’écoutes et permet à Matt de recevoir un disque d’Or, en plus de deux nominations au Gala de l’ADISQ, pour l’Album de l’année – Anglophone et le Spectacle de l’année – Anglophone. C’est à ce moment, en 2016, que Matt fait la rencontre du groupe de musiciens et musicienne (Simon Angell, Marc-André Landry, Stéphane Bergeron, Arnaud Belley-Ferris et Marianne Houle) avec qui il enregistre et partage la scène en tournée depuis. Antoine Goulet et Lisa Iwanicki s’ajoutent par la suite.
Sa première tournée débute humblement avec une trentaine de dates, puis le nombre de spectacles augmente à 50, 100, 150 et 200, permettant à Matt de vendre plus de 20 000 billets. Sa tournée le fait voyager partout au Canada, aux États-Unis, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, en France, en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, en plus de lui donner l’opportunité de faire les premières parties d’artistes comme Ben Folds, Sophie Hunger et Dan Mangan. Parmi ses performances marquantes, on retrouve Elbphilharmonie à Hambourg, La Cigale à Paris, The Barbican à Londres, Vicar Street à Dublin, L’Ancienne Belgique à Bruxelles, Osheaga (scène principale) à Montréal et Bonnaroo au Tennessee. Réuni en studio avec Connor Seidel, Matt Holubowski amène l’expérimentation à un autre niveau avec la création du nouvel album Weird Ones, écrit et composé pendant quatre mois, à Cracovie et Banff, puis paru en février 2020. Peu de temps après, la promotion et les concerts prévus au Canada, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni cessent abruptement, un destin semblable aux autres musiciens qui faisaient de la tournée cette même année. Déçu, mais ne se décourageant pas, Matt réussit tout de même à jouer plus de 60 spectacles grâce à la réouverture graduelle des salles à travers le Canada. Holubowski a su s’adapter en présentant Weird Ones sur scène en mode solo lors d’une tournée intime et avec son groupe lorsque c’était possible, comme dans les festivals et les grandes salles. Il assure également la première partie de Martha Wainwright pour sa dernière tournée canadienne, et de The Paper Kites pour quelques soirées, tout en travaillant sérieusement sur son prochain album à venir en 2023.
Like Flowers on a Molten Lawn est l’album le plus réfléchi et méticuleux jamais créé par Holubowski. Ceux qui ont écouté ses albums peuvent noter que chaque sortie est imprégnée davantage d’expérimentations; il en va de même pour ceux qui l’ont vu sur scène plus d’une fois depuis 2016. La musique de Matt a su grandir et évoluer avec lui, et LFOAML est la culmination d’années d’apprentissages musicaux grâce à sa garde rapprochée. Ce plus récent cycle de création se conclut avec la parution au printemps 2024 du EP Somewhere, Someone, tiré de la même session d'enregistrement que LFOAML.
Ce qui met cet album dans une catégorie à part, c’est entre autres le contexte particulier dans lequel il a été créé. Avec la tournée imprévisible de WEIRD ONES et comme seule certitude la quantité de temps libre qu’il avait devant lui, Matt décide de faire les choses différemment. Étant plus réfractaire à l’utilisation de nouvelles méthodes et à la place démesurée que peut prendre la technologie dans la création musicale, préférant davantage philosopher sur les idées et les concepts de la composition plutôt que de s’éterniser sur les technicalités, Matt a toujours voulu se tenir loin de la théorie musicale, craignant qu’elle lui confisque une certaine magie, une innocence. Désormais, il souhaite faire l’opposé, et il réussit à recruter la personne parfaite pour tenir la barre : Pietro Amato.
On pouvait compter sur les doigts d’une main le nombre de fois que le duo s’était rencontré, néanmoins, tout ce que Pietro dégageait, que ce soit de façon personnelle ou créative, était exactement ce dont Matt avait besoin pour mener sa musique à un autre niveau. Pendant un an et demi, ils se réunissent quelques fois par semaine pour travailler, retravailler, imaginer, réimaginer; Amato au rôle de mentor pour Holubowski, offrant son expertise à la production, à l’arrangement, au piano, aux cuivres, aux claviers et synthétiseurs. Une collaboration donnant comme résultat l’album de Matt le plus soigneusement conçu jusqu’à aujourd’hui, et établissant une base inspirante pour ses futurs projets.